Face à face – Alexandre Jeanvoine
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Bienvenue dans le quatrième épisode, le premier de l’année 2025, de notre série Face à Face où tous les mois nous vous faisons découvrir un acteur du mouvement sportif local. Aujourd’hui nous vous présentons Alexandre Jeanvoine, volontaire aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ! De sa passion pour le sport à son rôle lors des Jeux de Paris en passant par son poste au CDOS25, retrouvez notre entretien complet
Présentez-vous ainsi que votre parcours.
Alexandre Jeanvoine, j’ai 28 ans. Pendant l’été 2024 j’ai eu l’opportunité d’être au cœur du plus grand événement sportif international en faisant partie des 45 000 volontaires des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Passionné de sport, j’ai pratiqué le football tout en m’investissant comme bénévole au sein de mon club. J’ai également été président d’une association de breakdance. Cet intérêt pour le sport se reflète dans mon parcours universitaire. Après l’obtention d’un DUT Carrières Sociale, je me suis orienté vers une Licence Professionnelle en Insertion Sociale et Médiation par le Sport qui m’a notamment permis d’intervenir sein d’une Maison d’Arrêt pendant plusieurs mois. Souhaitant approfondir mes compétences dans le domaine du sport, j’ai ensuite poursuivi mon cursus en intégrant un Master Management du Sport. Je suis actuellement en poste au sein du Groupe PSL où j’interviens à la fois au CFA Profession Sport & Loisirs et dans le service Educ’Action.
En tant que volontaire pour les Jeux de Paris 2024, quel a été votre rôle ?
Lors de ces Jeux Olympiques et Paralympiques, j’ai occupé le poste de « chef d’équipe service événementiel » au Stade Roland Garros. Ma mission consistait à coordonner et gérer une équipe de 22 volontaires notamment en assurant la gestion des missions sur site, l’élaboration des plannings et l’organisation des rotations de postes. J’ai été amené à superviser diverses tâches, telles que la vérification des tickets, l’ouverture et la fermeture des accès aux différents courts, ainsi que le placement des spectateurs en tribune mais aussi à l’entrée du stade pour l’animation et le scan des billets. Cette expérience m’a permis de découvrir le site de Roland Garros dans ses moindres détails. De plus, j’ai eu l’occasion d’intervenir lors de la cérémonie d’ouverture, où ma tâche consistait à accompagner et orienter les athlètes lors de leur débarquement sur les quais de Seine.
Vous qui avez vécu ces Jeux en interne, quelles ont été vos impressions ?
Cet événement fût une parenthèse ultra positive tant sur le plan sportif que sur le plan humain. Paradoxalement, le temps s’arrête et la mission passe à une vitesse folle… J’ai rencontré énormément de personnes venant du monde entier. J’ai ressenti un élan de positivisme incroyable favorisant la création de lien social, le partage, la bienveillance, l’entraide et la tolérance. D’un point de vue organisationnel chaque détail était soigneusement planifié, rien n’était laissé au hasard, tout était millimétré et réfléchi. J’ai eu beaucoup de chance car parmi les 1300 bénévoles de Roland-Garros, seuls 43 occupaient le poste de chef d’équipe, cela nous offrait plus de liberté pour nous déplacer sur le site. Ce qui m’a étonné, c’est que malgré notre statut de volontaires, nous avions beaucoup de responsabilités. J’ai notamment souvent eu à interagir avec le poste de contrôle de sécurité pendant la finale Djoko-Alcaraz où je supervisais le placement en loge.
Vous avez travaillé au Comité Départemental Olympique et Sportif du Doubs, comment qualifiez-vous son rôle au sein du mouvement sportif ?
J’ai travaillé au sein du Comité Départemental Olympique et Sportif du Doubs notamment pendant mon stage de Master 2 où ma mission fût d’analyser comment le CDOS25 pouvait lever les freins à la pratique sportive au sein des différents quartiers prioritaires de la politique de la ville de Pays de Montbéliard Agglomération. Les missions du CDOS25 sont de représenter, coordonner et fédérer le mouvement sportif départemental. Je qualifierai le rôle du CDOS25 comme un facilitateur pour les acteurs du mouvement sportif souhaitant développer la pratique au sein de leur club mais aussi comme un promoteur de l’activité physique et sportive. Par ailleurs, il doit se présenter comme un outil propice à l’expérimentation de dispositifs visant à développer et promouvoir la pratique sportive.
En tant que professionnel, quelles valeurs représentent pour vous le sport et les Jeux Olympiques ?
Ces Jeux ont montré que le sport est un vrai moteur d’inclusion. L’organisation a considéré les Jeux Olympiques et Paralympiques de la même manière en adoptant une approche identique. Sur certaines missions à Roland-Garros, nous avons travaillé avec des personnes en situation de handicap mental. Le constat était évident : en adaptant chaque poste au profil des personnes, nous avons pu valoriser pleinement leurs compétences. Leur présence a apporté une vraie bonne humeur pendant les missions. Le premier jour de formation sur site, j’ai rencontré une personne malvoyante avec son chien-guide. Je me suis interrogé sur la façon dont l’organisation avait attribué une mission d’aide aux spectateurs à cette personne. Ce à quoi je n’avais pas pensé, c’est que cette personne travaillait en duo avec une autre personne, son guide. Ensemble, ils formaient un binôme exceptionnel. La personne malvoyante avait une aisance relationnelle remarquable et parlait plusieurs langues couramment.
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
J’ai tellement d’anecdotes à raconter tant cette expérience fût riche. Je vais en partager une plutôt amusante. Pendant les Para, l’organisation nous a offert des places pour assister à une compétition de para athlétisme au Stade de France. En arrivant dans les tribunes, je me rends compte que je suis assis au bord de la piste, juste à côté des coachs et athlètes venus soutenir leur délégation. Je m’installe à côté d’un coach, d’un pays sous développé, dont l’athlète concours lors de la finale du lancer de javelot en fauteuil. On échange sur différents sujets et j’apprends notamment qu’il fait aussi partie du comité national olympique de son pays. Pendant la finale, son athlète ne valide aucun lancé. Complétement déconcerté et surpris, il se tourne vers moi pour me demander pourquoi les lancés sont non valides et me posent des questions sur la discipline… À ce moment-là, je pense qu’il plaisante, mais pas du tout. Après quelques réclamations auprès des juges arbitres, il obtient enfin les réponses qu’il attendait.
Rendez-vous début mars pour le prochain Face à face !